Gaz, transition énergétique et stratégie française au sein de l’Europe

Dans un contexte de crise économique sans précédent et de guerre en Ukraine, le cours du gaz connaît une hausse importante sur le marché mondial avec une disponibilité réduite et une demande en constante progression.

Toutefois, c’est une énergie fossile qui reste très compétitive grâce notamment à qualités environnementales et à la résilience des industries du GNL face au fioul et au charbon.

En effet, l’industrie gazière s’engage sur une voie de décarbonations et c’est le cas de la transition adoptée par les pays de l’UE, notamment la France, vers des énergies plus propres.

Nous traiterons certains des volets les plus importants de ce sujet phare de l’actualité mondiale.

Gaz d’origine fossile : Engagements de la France et ses perspectives d'avenir

Défi et constat face aux émissions fossiles ?

En France, le gaz fossile représente 1/5 des émissions de gaz à effet de serre, un constat incompatible avec l’objectif de neutralité carbone fixé à l’échéance de 2050 dans le cadre de « l’Accord de Paris ».

La disparition progressive du gaz fossile est désormais programmée, mais en parallèle il faudra des alternatives viables aux différents usages actuels.

La solution du « Gaz renouvelable » est coûteuse ?

Le gaz renouvelable se présente comme un substitut naturel. Toutefois, Dominique Auverlot et Étienne Beeker soulignent les défis économiques que cela représente. Le « verdissement du gaz » exigerait un surcoût annuel qui coûterait des dizaines de milliards d’euros, en raison des limites de technologies actuelles. Cela nous pousse à repenser les usages du gaz dans le cadre du futur mix énergétique.

Quelles sont les alternatives ?

Dans cette réflexion, les alternatives comme l’électricité ou encore la biomasse trouvent facilement de la place dans une projection future. Elles offrent des options concurrentes, répondre à la fois aux besoins énergétiques, à la recherche d’un moindre coût et à l’impact environnemental. Une approche pragmatique, globale et essentielle à la garantie d’une transition énergétique réussie.

L'enjeu central du chauffage

Parmi les usages spécifiques du gaz, le chauffage résidentiel et tertiaire occupe une place majeure, représentant la moitié de la consommation actuelle. Plus de 11 millions de logements en dépendent aujourd’hui. Avant de remplacer le gaz naturel, les auteurs préconisent d’abord de rénover les 3 millions de logements encore chauffés au fioul, une priorité pour réduire les émissions.

Le remplacement du gaz naturel s’envisage à long terme, avec des énergies concurrentes ayant fait leurs preuves : biomasse, géothermie profonde, solaire thermique et surtout électricité via les pompes à chaleur. Ces solutions, selon une étude Coenove basée sur les scénarios de l’Ademe, pourraient être jusqu’à deux fois moins coûteuses que le gaz renouvelable pour les gros consommateurs, tout en réduisant les émissions.

Pour accélérer cette transition, les pouvoirs publics doivent promouvoir dès maintenant des solutions de chauffage bas-carbone auprès des particuliers. Par ailleurs, une révision de la réglementation thermique s’impose pour limiter la prédominance actuelle du gaz dans les nouvelles constructions, en favorisant des alternatives durables et rentables.

Quelle énergie de transition ?

En France, où la production d’électricité est déjà largement décarbonée. Bien que le gaz renouvelable semble une alternative évidente, il reste très coûteux et moins abondant que le gaz naturel.

Dès lors, son rôle doit être évalué en fonction des usages spécifiques et des autres options disponibles afin d’atteindre la neutralité carbone.

Le gaz bénéficie d’une image favorable, en partie grâce à des émissions de CO2 nettement inférieures à celles du charbon.

En effet, une centrale à gaz émet aux alentours de 400 grammes de CO2 par kWh, contre environ 800 pour les centrales à charbon.

Par conséquent, pour les pays fortement dépendants du charbon tels que l’Allemagne, le gaz constitue une solution de transition relativement « propre ».

Et pour le « Gaz vert » ?

Il reste incertain qu’une offre de gaz renouvelable peut couvrir les besoins spécifiques, même réduits, en gaz à long terme. La biométhanisation, par exemple, utilise les déjections animales et certains résidus agricoles pour la production du gaz. Elle présente des avantages environnementaux tels que la réduction de la consommation d’engrais chimiques, mais l’apport est très marginal. Les essais en 2017 n’ont pu fournir que 0,08 % de la consommation nationale de gaz.

Pour atteindre les seuils prévus par la loi relative à la transition énergétique d’ici l’échéance de 2030, il faudrait multiplier cette production par 70 fois, un objectif encore très éloigné.

La « pyrogazéification » et la « méthanation » sont deux autres technologies qui se heurtent à des limites importantes. La première transforme le bois en gaz grâce à la chaleur, et la seconde produit un gaz de synthèse à partir de CO2 et v d’hydrogène.

Toutefois, ils restent des procédés à coûts élevés, à rendements faibles et une disponibilité des ressources très limitée (le bois et l’hydrogène). Ces difficultés engendreront sûrement des conflits d’usage entre différents secteurs.

Malgré les ambitions affichées dans le cadre de la transition énergétique, ces technologies ne sont pas encore suffisamment avancées pour jouer un rôle à grande échelle. Le développement du gaz renouvelable repose sur des progrès technologiques majeurs, et surtout une meilleure gestion des ressources.

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